Salon

J’y suis en ce dimanche 13 octobre pour courir cette seconde et peut-être dernière édition avec 1649 autres coureurs. Une course en partenariat avec l’Armée de l’air et les Alphajets de la Patrouille de France qui survolent notre peloton quelques secondes avant le départ, juste après le retentissement de notre Marseillaise ! Impressionnant et qui me rappelle le marathon de Washington avec les Marines qui organisent cette course, l’hymne national et leurs drôles d’hélicoptères qui nous survolèrent également avant le départ.

Il est 9H00, c’est le départ et déjà 17°C avec un beau soleil. J’ai pour objectif avec Patrick mon partenaire du jour, de rejoindre Sylvie à son départ du semi-marathon qui débute à Lançon-de-Provence.

Nous parcourons les 10 premiers kilomètres dans la campagne au nord de Salon pour rejoindre à nouveau la ville que nous traversons pour nous rendre sur la base aérienne 701 !

Nous entrons une première fois dans cette enceinte militaire pour parcourir environ 7 kilomètres. Des militaires jalonnent ce parcours tous les 100 m. Ils nous encouragent et nous surveillent peut-être ? Ils sont en tout cas tous jeunes et sympathiques. Nous passons entre les bâtiments administratifs et techniques pour courir ensuite sur le tarmac.

Nous arrivons au semi après avoir emprunté une belle côte d’environ 1 kilomètre pour déboucher à Lançon-de-Provence, départ du semi. Il est parti quelques secondes avant notre arrivée, pile 2h00 après notre départ. Il est 11h00 et il fait chaud. Nous devinons au loin cette marée de coureurs qui sont 2670 à prendre le départ. Notre rendez-vous avec Sylvie est prévu au ravitaillement du 26° kilomètre. Ces 4 kilomètres sont pénibles. Ils se parcourent en légère montée et surtout avec ceux du semi qui viennent de partir. Nous pratiquons alors un autre sport ; le gymkhana. Dur dur de dépasser en montée et sur un chemin caillouteux et très étroit – attention à la blessure en pratiquant les bas-côtés. Dommage que nous n’ayons pas eu les conditions du premier semi avec des largeurs de voies exceptionnelles (boulevard et pistes d’avions).

Sylvie nous attend au 26ème. Nous nous désaltérons et partons en l’accompagnant. Toujours ce chemin étroit mais agréable qui longe une campagne provençale avec oliviers et senteurs méditerranéennes au menu. Patrick et moi demandons à Sylvie de ralentir, elle dépasse les 10 km/h, trop vite après avoir couru la semaine précédente la 100° édition des 24 km de Sedan-Charleville-Mézières, mais cette fois-là sous la pluie avec une température d’environ 10°C. Il fait chaud et nous commençons à subir les revers du soleil. Un corps lourd et des jambes dures. Les ravitaillements qui suivent nous permettent de marcher, de récupérer et surtout de s’hydrater.

Au 32° km pour le marathon (et le 11° pour le semi) nous rentrons une nouvelle fois sur le tarmac de la base aérienne pour parcourir 7 km. Cette fois-ci, moins de boucles et plus de lignes droites. Normal, puisque nous empruntons la piste principale pour rejoindre les Alphajets garés qui nous attendent. Bien sûr, l’arrêt nous permet de figer ce souvenir sur nos pellicules d’appareils photos ou de smartphones mais c’est aussi l’occasion d’une pause de plus. Il fait très chaud, pas d’ombre, très peu de vent pour nous rafraîchir et surtout un grand soleil. C’est dur et nous profitons de la présence de Sylvie pour lui dire de ne pas accélérer. En fait, ce n’est pas que pour elle mais c’est surtout pour nous. Patrick et moi sommes dans le dur. Comme nous faisons un aller et retour sur cette piste, nous croisons des collègues de Courir Le Monde, nombreux sont déguisés comme d’habitude et d’autres sont en tenue de coureur et sont dans le dur. L’un d’eux que nous rencontrons est perclu de crampes, d’autres souffrent de la chaleur. Nous souffrons tous de la chaleur. Les deux ravitaillements sur la base sont organisés par les militaires. Ils nous aident et nous encouragent.

Nous sortons de cette enceinte au 39° km. Il reste 3 kilomètres et deux côtes. Nous nous concertons et sommes tous les trois d’accord pour marcher et passer ces dernières difficultés avec plus de facilité. Nous devons en garder sous les pieds pour les deux derniers kilomètres que nous parcourons dans la ville et arriver à notre point de départ.

Les deux derniers cent mètres seront courus sans Sylvie. Elle doit me quitter pour franchir sa ligne qui est parallèle à la mienne. Mais le hasard fait toujours bien les choses. Nous nous retrouvons à vingt mètres de l’arrivée et la barrière qui nous sépare ne nous interdit pas de nous prendre par la main.

Un beau marathon dur mais exceptionnel avec une organisation au top ! Les conditions étaient difficiles mais il faut savoir les accepter pour narrer à la suite que des bons souvenirs, surtout après avoir passé la ligne.