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Saint-André des Eaux 2021 – Petite sortie familiale

Saint-Andredeseaux CLMs au départ

Depuis le Grésivaudan, l’été coule ses jours tranquilles et de séances de kiné en petites sorties course ou vélo, j’essaye d’assouplir et de renforcer doucement mais sûrement la machine avec en tête les dossards du second semestre qui se profilent peu à peu. Une de mes angoisses est de sortir de tous ces mois stériles avec une blessure lors de la réouverture de la saison… mes fidèles Hernia et Sciatalgia sont toujours là, mais les endorphines aident bien !

 

Le dossard qui se présente en premier est celui du marathon de Saint-André des Eaux, petit village  proche de Dinan. C’est une petite course presque familiale organisée par la mairie, qui réunit chaque année des fidèles dont les régionaux kékés du bocage, venus en groupe conséquent avec leur tenue jaune et noire et leur bonne humeur. Saint-André a la particularité d’être un des plus petits pelotons de France et un des 4 marathons les plus anciens avec Paris, Albi et Annecy! Cette année c’est la 40ème édition, (annulée l’an dernier on ne se rappelle plus pourquoi…).

 

L’histoire commence par une confusion, il y a en effet deux Saint-André des Eaux en Bretagne, un en Loire-Atlantique (donc limite Bretagne, on est d‘accord) et l’autre dans le Finistère.

Et bien sûr, quand j’ai commencé à préparer la logistique (je n’étais pas exactement en avance) c’est près de Pornic que j’ai réservé une nuit d’hôtel, en me disant que je ferais le trajet en voiture.

Catastrophe, 10 jours avant,  je m’aperçois de ma méprise, annule ma résa et rectifie le tir. Le Finistère étant un peu plus loin de Bordeaux, et ce week-end étant le pire de l’année sur les routes, je change aussi mes plans et grille un ou deux avoirs  «Covid 2020 » d’Air France pour dessiner le trajet, ce seront des vols via CDG à l’aller et Lyon au retour…

 

Après un premier réveil à 4h30 (le second, c’est pour demain), je débarquais donc à Rennes samedi après-midi et rejoignais mon gite, aux Iffs, minuscule village au sud-est de Saint-André. Pour rejoindre Dinan un peu plus tard, et jouer les touristes dans la ville médiévale à laquelle on accède depuis le petit port par une ruelle pavée piétonne, la montée du Jerzual,  (507m de montée, 75m de dénivelé avec une pente en 3 sections de 10%, 15% et enfin 18%! , bon entraînement  pour  les marches de Liège, mais pas une bonne idée la veille d’un marathon…). J’y retrouverai  Patrick « PGaz » pour une petite marche suivie d’une petite bière au bord de la Rance. En début de soirée arriveront Marie-No et Patrick, Dan-Moïse accompagné de Monique, Xavier le grand Chef de Planète marathon, et Philip, l’homme aux presque 100 pays marathonés, pour une petite pasta CLM sans pâtes, on est au pays des crêperies ici !

 

Retour au bercail… pour une courte nuit, je suis à 20 minutes des lieux, et le départ est à 7 heures ! Après un deuxième lever aux aurores pour mon traditionnel riz-au-lait bananes préparé la veille par mes hôtes avec beaucoup de gentillesse, j’enfile ma tenue violette des Laurette Fugain, avec petit chapeau à paillettes, tutu en crèpe et crocs aux pieds. J’arrive donc à Saint-André des Eaux pour récupérer mon dossard, un petit café, une crêpe, offerts par l’organisation,  et replonger dans cette ambiance pré-course où l’on aime se retrouver non pas pour se raconter nos précédentes aventures, il n’y en a pas encore beaucoup, mais savourer le plaisir des retrouvailles, Will, Jésus, Béa… des visages et des sourires du monde d’avant…Le speaker amène gentiment le petit peloton qui papote à prendre place derrière ligne de départ, on est loin du bruit et de l’agitation des grosses organisations, au contraire, il flotte un calme, une légèreté dans cette matinée qui commence, un peu comme les derniers filets de brume qui se dissipent avec les premiers rayons de soleil… bang, en fin de peloton on est surpris de devoir se mettre à trottiner et lancer le chrono.

 

Avec PGaz, on a décidé de courir ensemble en mini-grupetto. Le but est de finir honnêtement

 

Le parcours propose une promenade champêtre en 2 boucles : 22 km et 20 km, un peu vallonnée (on est dans le bocage breton) avec une ou deux jolies bosses et beaucoup de faux-plats. Une marque au sol à chaque km, et des flèches blanches avant les virages seront notre boussole. Les ravitaillements classiques tous les 4 km nous aideront bien, surtout dans la seconde partie de course avec la montée très nette de la température.

 

Sur la première boucle, le petit peloton va s’étirer très vite, et après quelques premiers km partagés en groupe, on laisse partir Marie-No peu après l’allée qui porte le nom du seul coureur ayant participé aux 39 premières éditions ( !). Rapidement isolés, nous allons beaucoup papoter avec PGaz, du coup paradoxalement  dans cet espace calme et presque immobile le temps passe vite. Les conditions météo sont idéales, Il fait frais, le vent est quasi nul, c’est un vrai plaisir de courir. Rares sont les voitures de passage, et les petites départementales sont à nous, le silence nous entoure…Les champs ont presque tous été moissonnés, les bottes de foin sont prêtes, le bétail n’aura pas faim cet hiver.  Sous un soleil contrarié par les nuages de l’ouest, le paysage prend des couleurs ocre, on court chez Van Gogh…

 

Physiquement, mon ischio droit n’est pas trop mal, et j’ai toujours tenté de raccourcir un peu la foulée pour maintenir une cadence plus rapide. Ce qui demande parfois un peu de concentration car presque automatiquement nos foulées se mettent à l’unisson. Et je surveille bien le bitume, souvent  ancien et irrégulier, afin d’éviter une énième gamelle; Au km 16, une escale technique impérieuse (le mot est à la mode en ces temps covidiens), me fera perdre presque 4 minutes dans un champ de maïs, par bonheur, ils sont hauts en ce moment ! En sortie de stand, j’aurai laissé filer pas mal de coureurs, PGaz m’attendant gentiment un peu plus loin, et on aura la surprise de voir une ambulance se coller à nous, et nous suivre à 20 mètres sans vouloir nous dépasser. On ne saura jamais si c’était la voiture balai, mais nous serons ravis de l’abandonner à un coureur laissé derrière nous au prochain poste de ravitaillement ! A l’approche d’un village, un accordéoniste en bord de route déverse quelques notes presque discrètement, le semi est bouclé en 2h20, et on repasse devant la ligne de départ quelques instants plus tard.

 

C’est reparti pour une boucle, nous sommes maintenant la plupart du temps absolument seuls, on rattrape un concurrent de temps en temps, et on ne croisera plus que les bénévoles, pour nous encourager aux ravitos. Depuis quelques km, une douleur vive est apparue derrière le genou droit, type tendinite patte d’oie,  en particulier en descente, heureusement discontinue… la chaleur monte  assez vite aussi, et comme dans les pays chauds, le corps réagit très vite aux éclaircies par un bon coup de mou, et une sensation de revivre un peu lorsque les nuages s’en mêlent. La côte que l’on reprend au km26 est beaucoup plus raide qu’au premier passage…Les forces diminuent peu à peu, et le maintien de la cadence coûte en énergie, j’ai de plus en plus soif, très clair signal d’un coup de chaud en approche ! Du coup on discute beaucoup moins, limitant les échanges à des points kilométriques avec calculs – de plus en  plus difficiles à faire de tête - d’évaluation du chrono à l’arrivée. On se motive même sans parler en synchronisant nos foulées…Un des derniers postes de ravitaillement nous informe que nous sommes dans le top 100.Si ça ne vaut pas une brève dans Jogging International, nos ego sont tout de même satisfaits (de laisser 15 coureurs derrière nous !!)

 

Et c’est dans un dernier sprint totalement inutile pour rater 4h45 de quelques secondes que nous achèverons ce périple costarmoricain, contents de boucler cette nouvelle aventure, point phare d’un week-end bien agréable. Nous n’aurons pas de médaille à l’arrivée mais un joli coupe-vent spécial 40eme anniversaire, et un diplôme manuscrit remis immédiatement après la finish line.

 

Quelques rasades d’eau et une bière plus tard, je repartais vers Rennes pour quitter la Bretagne et rentrer à la maison. Je n’ai pas ramené de kouign-amann en souvenir, mais quelques caramels au beurre salé (et une jolie casquette Planète marathon, merci Xavier !).

 

TRAIL EN TERRES D'OC à La Salvetat sur Agout (34)
Cap-Ferret 2020, mon 1er marathon off
 

Commentaires 6

Bikila le jeudi 5 août 2021 09:22

Il y a bien longtemps que je lorgne sur les charmes de ce petit marathon breton. J'espère pouvoir l'inscrire à mon palmarès dès l'an prochain. Merci pour ton récit qui me confirme que ce marathon vaut le déplacement.

Il y a bien longtemps que je lorgne sur les charmes de ce petit marathon breton. J'espère pouvoir l'inscrire à mon palmarès dès l'an prochain. Merci pour ton récit qui me confirme que ce marathon vaut le déplacement.
Aïolirun le jeudi 5 août 2021 10:15

Dire que je vais tous les ans vers là bas ! ton récit me donne envie de caler les dates.

Dire que je vais tous les ans vers là bas ! ton récit me donne envie de caler les dates.
Pgaz le jeudi 5 août 2021 13:09

Bravo Doumé. Content d'avoir couru à tes cotés: je pense que l'on s'est motivés mutuellement. Tu as oublié de souligner que le passage des voitures était plus dense au moment de l'apéro. A bientôt

Bravo Doumé. Content d'avoir couru à tes cotés: je pense que l'on s'est motivés mutuellement. Tu as oublié de souligner que le passage des voitures était plus dense au moment de l'apéro. A bientôt
El Palmero le jeudi 5 août 2021 17:51

Belle brochète de Champions CLM ! Merci pour ce récit qui me replonge dans une aventure partagée avec CarpeDiem17 il y a déjà 11 ans. Ce petit village d'irréductibles bénévoles, continue d'organiser son Marathon pour notre plus grand plaisir depuis 40 ans !!!

Belle brochète de Champions CLM ! Merci pour ce récit qui me replonge dans une aventure partagée avec CarpeDiem17 il y a déjà 11 ans. Ce petit village d'irréductibles bénévoles, continue d'organiser son Marathon pour notre plus grand plaisir depuis 40 ans !!!
LeGna le mardi 24 août 2021 05:43

Finalement la CàP est un bon remède à l'ignorance géographique, pour ma part j'ai détesté cette discipline à l'école et j'ai bien besoin d'un rattrapage, mais ça se soigne en vieillissant Une encore belle racontade comme tu sais les faire qui dessine bien des envies. Merci Doumé

Finalement la CàP est un bon remède à l'ignorance géographique, pour ma part j'ai détesté cette discipline à l'école et j'ai bien besoin d'un rattrapage, mais ça se soigne en vieillissant ;) Une encore belle racontade comme tu sais les faire qui dessine bien des envies. Merci Doumé :D
MarieNo le vendredi 27 août 2021 12:21

tout comme toi, j'ai bizarrement trouvé les côtes bien plus difficiles à la deuxième boucle j'en ai d'ailleurs touché deux mots à un bénévole (il a avoué avoir modifié le dénivelé ). C'était néanmoins très sympa de se retrouver la veille et de souffrir ensemble le dimanche

tout comme toi, j'ai bizarrement trouvé les côtes bien plus difficiles à la deuxième boucle ;) j'en ai d'ailleurs touché deux mots à un bénévole (il a avoué avoir modifié le dénivelé :D). C'était néanmoins très sympa de se retrouver la veille et de souffrir ensemble le dimanche :D
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jeudi 28 mars 2024

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