Albi2018A

Avec un peu de retard, je reviens ici sur le week-end du 29 avril avec un moment fort de ma saison puisqu'il s'agissait du Marathon d'Albi qui fêtait sa 40ème édition mais qui, surtout, servait de support aux Championnats de France de la spécialité. Un mot d'explication pour les non-spécialistes : Tout au long de la saison, certaines épreuves sont labellisées comme qualificatives et si un licencié FFA y réalise un temps inférieur ou égal au minima pour sa catégorie, il se retrouve qualifié pour les Championnats de France. En ce qui me concerne, pour un M3 masculin (60 à 69 ans), le temps qualificatif est fixé à 3h45'. J'avais donc obtenu le sésame dès le marathon de La Rochelle en novembre 2017 avec un temps de 3h27. Si ce n'est pas la première fois que je remplissais les conditions pour une qualification, je n'avais jusqu'à maintenant jamais donné suite souvent en raison du lieu ou de la date des Championnats qui n'entraient pas dans mon agenda. Mais cette année, j'étais bien décidé à honorer ma qualification pour le club de Canéjan Athlétisme. Une autre précision, le marathon choisi par la Fédération comme support aux Championnats de France reste un marathon dit "Open" c'est à dire que les coureurs non licenciés ou encore non qualifiés peuvent aussi y participer. C'est pour cette raison que l’on y retrouve aussi des CLM comme Christophe, William, Rodgers qui bien que non licenciés, y participaient également. Marathon anniversaire aussi avec Christophe puisqu’il s’agissait là de courir notre 50ème marathon commun. Une fidélité impressionnante depuis le Marathon de La Rochelle 1997 puisque statistiquement, j'étais présent à près de 75% des marathons courus par Christophe et ce n'est pas fini.

Revenons au marathon d'Albi que j'avais déjà couru deux fois dans le passé en 2000 et 2013 avec des bonheurs divers. Dès mon arrivé dans "la ville rouge" le samedi en fin d'après-midi, je passe au retrait des dossards situé au Stadium lieu de départ et d'arrivée du marathon. Les qualifiés bénéficient d'un guichet dédié avec un dossard différent des coureurs du marathon open et le t-shirt offert est également spécifique. A ce sujet, le t-shirt pour les coureurs du marathon open fera beaucoup parler puisqu'il ne dépareillerai pas avec la tenue d'un supporter de l'OM ce qui semble poser un problème à JPE. Une petite bière partagée avec William et Rodgers pour bien démarrer la soirée et direction l’hôtel où je retrouve Christophe. Nous rejoignons ensuite la petite troupe CLM pour une Pasta plutôt sage dans un restaurant en centre-ville. Selon toutes les prévisions, cette belle soirée qui nous permet de manger en terrasse va laisser place à la pluie qui nous est promise pour le marathon. 

Un coup d’œil par la fenêtre de l'hôtel à l'aube de ce dimanche nous rassure quelque peu. Pas de pluie à l'horizon et une température plutôt fraîche mais idéale pour courir un marathon. Ce matin, pas de tenue Galopins pour moi. C'est sous les couleurs de mon club FFA Canéjan Athlétisme que je cours ces Championnats de France. Arrivés sur place nous retrouvons les amis pour la photo et après un échauffement sommaire, je me dirige vers le sas réservé aux concurrents qualifiés. Christophe se retrouve en arrière de ce peloton mais je ne doute pas qu'il sera vite revenu à notre niveau. Comme d'habitude, je prévois un chrono autour de 3h30 ce qui correspond également à l'objectif idéal de Nathalie. Nous allons donc faire équipe comme ce fut déjà le cas par le passé du côté de Tours et de Poitiers.

Le parcours débute par un petit tour en ville qui nous permettra d'admirer la cathédrale Sainte-Cécile au 3ème km. Comme prévu, Christophe nous a déjà rattrapé et il passe devant avec un rythme bien trop rapide pour moi. Nous sommes avec le meneur d'allure 3h30 qui n'est autre que l'ami Jean-François Bank, ancien vainqueur des 100km de Millau et avec qui j'ai couru à plusieurs reprises à Marseille dans le groupe de Benoît. Après le 4ème km, nous rejoignons la partie du parcours que nous aurons à effectuer dans les deux sens et qui va globalement longer le cours du Tarn. Nathalie s'inquiète de cette partie descendante vers Saint-Juéry en imaginant que ce sera une toute autre affaire pour la remonter après le 35ème km. Même si nous sommes passés un peu devant le groupe 3h30, nous respectons globalement l'allure prévue. Le temps est toujours clément et nous partageons un bout de chemin avec Will qui est en mode récupération du 100km de Belvès couru dimanche dernier. Les premiers concurrents du semi-marathon dont le départ a eu lieu 15' après le marathon nous dépassent avant de faire demi-tour. En ce qui concerne le marathon, le parcours se poursuit dans la vallée du Tarn et c'est après le 15ème km que nous traversons le tunnel de Pech Mergou long de 965m. C'est très particulier de courir dans un tunnel, les repères sont faussés, le bruit amplifié des semelles sur le macadam nous enveloppe et instaure une ambiance tout à fait singulière. C'est ensuite le tunnel de Maillebroc, beaucoup plus court, que nous traversons. Nous croisons Christophe qui a plus d'1km d'avance sur nous et qui semble plutôt bien. Je sens que Nathalie décroche un peu, je l'attends et elle m'indique qu'elle sent déjà que ça va être dur de rester sur ce rythme. Avant le demi-tour au 22ème km, je décide de garder mon rythme. Je ne suis pas certain que ma présence soit d'un grand secours à Nathalie. Nous avons tous les deux le souvenir du marathon de Tours où je l'avais accompagnée et lorsqu'elle avait commencé à faiblir, j'étais resté auprès d'elle en l'exhortant de ne pas lâcher. Pour autant, mes encouragements avaient eu un effet inverse à ce que j'imaginais et de me voir à l'aise alors qu'elle était en difficulté avait été un facteur de découragement pour elle.

C'est donc seul que je vais effectuer ce retour en croisant çà et là des visages bien connus comme Pascal et Chantal puis JPE. De nouveau les deux tunnels avant de rejoindre les Avalats. J'ai rattrapé Will avec son look de Forrest Gump qui fait son effet auprès d'un public assez clairsemé. Après Saint-Juéry, c'est la côte de la Renaudié qui fait mal aux jambes et au chrono. Je faiblis et me fait rattraper par le groupe 3h30 qui est devenu bien maigre. Je ne tente pas de m'accrocher dans cette partie difficile en comptant bien retrouver un peu d'allant pour le final. La pluie qui nous était promise finit par arriver et nous voilà sous l'averse. Les derniers kilomètres me semblent bien longs et Will me rejoint pour le final sur la piste du Stadium. La ligne d'arrivée est franchie en un peu moins de 3h31' et je retrouve Christophe bien plus frais que moi alors qu'il a signé un excellent chrono de 3h18'. Nous avons la bonne surprise de voir Nathalie arriver peu après et je suis admiratif de voir qu'elle s'est battue pour améliorer son record personnel.

Nous sommes trempés et glacés mais les douches luxueuses du Stadium avec même un jacuzzi vont nous remettre sur pieds. Je suis vraiment heureux d'avoir participé à ces Championnats de France. Pas mécontent surtout de me replacer dans un contexte de concurrence d'un tout autre niveau que les courses de Gironde où je me retrouve sur le podium depuis mon passage dans la catégorie M3. Attention, loin de moi l'idée de renier ces lauriers et je suis très heureux et très fier de ces podiums. Mais une confrontation avec les meilleurs français de ma catégorie sonne comme une remise en perspective de la valeur de nos performances respectives et c'est tout à fait salutaire.

Olivier