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Copenhague 2024, sous le charme de den lille Havfrue

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Depuis des semaines, l'organisation du CPH marathon nous abreuve d’infos et de propositions, c’est carré, c’est nordique ! Arrivés vendredi nous sommes allés bien vite récupérer le dossard à l’expo pour pouvoir profiter de la ville avant la course, eh oui, cette éternelle grosse erreur d’aller marcher 10-15 km l’avant-veille et la veille de la course est une tradition bien ancrée chez les globe trotters… Au village, j’ai noté une petite astuce écologique, pour éviter le gaspillage, les dossards sont imprimés en temps réel lors de leur retrait !

Le centre ville étant relativement petit, avec Hélène on aura ensuite visité (à l'aide d’un City Pass judicieusement acheté en amont) presque tous les endroits que l’on arpentera dimanche à deux exceptions marquantes : les deux cartes postales de Copenhague - mais logistiquement c'aurait été compliqué d’y faire passer un troupeau de 15000 bipèdes - la statue de  “Den Lille Havfrue” et le port de Nyhavn.

C'est ainsi que nous commencions la visite de la ville par l'incontournable Petite Sirène, dont on devine la présence par l'amoncellement de cars de touristes quand on arrive à proximité. La frêle silhouette a une présence magnétique, il s’en dégage une nostalgie assez émouvante, on fera beaucoup de photos… Après ce coup de cœur, nous allions profiter des places, monuments historiques et rues plus ou moins piétonnes de la ville. En commençant par les must tout proches, comme Kastellet, cette ancienne citadelle de Copenhague très scénique, et un peu plus loin l’impressionnante Marmokirken, l'église de marbre. A Copenhague, une place prépondérante est donnée aux cyclistes qui sont rois ici, avec des pistes cyclables partout, même les bus ne les empruntent pas sinon aux arrêts… Et c’est curieux comme le cycliste peut vite se comporter comme l’automobiliste, impatient, pas bienveillant, voire parfois bien taré ! Mais dans l’ensemble, ce mode de mobilité rend la ville bien moins bruyante, et beaucoup plus calme. Le deuxième endroit emblématique où nous sommes allés trainer est donc le port de Nyhavn et sa rue aux façades bariolées le long du canal du XVIIème siècle, un must envahi de touristes et de promeneurs, avalés par une noria de bateaux mouches partant faire un petit tour. Par chance, le grand soleil rend ce petit coin extraordinaire, une orgie de couleurs vives !

 

Dimanche

Le marathon propose donc une grande visite de la ville, avec le centre historique, les canaux que l'on longe plusieurs fois, les ports et leurs bâtiments aux styles hétéroclites espacés sur 5 siècles d'architecture, des quartiers d'habitation constitués d’immeubles de briques à 4 ou 5 étages où le rouge et diverses nuances de blanc / gris prédominent, et des espaces verts en particulier la zone départ - arrivée. De larges avenues facilitent le voyage des coureurs. 

 

Après un court trajet en métro partagé avec Jean-Claude “Fondjede”, CLM historique retrouvé la veille au petit déjeuner à l'hôtel (Quelle bonne surprise, on ne s’était pas revus depuis des années, et il y a 15 jours, on courait Nantes - c’est chez lui -  sans s’y voir !)  nous nous fondons dans la foule des 15000 coureurs sur l'immense pelouse du Fælledparken, le poumon vert de la ville jouxtant le Østerbro Stadion et ses hautes tribunes en béton. Et allons vite nous placer dans les sas, c’est un départ par vagues, nous partirons 25 minutes (c’est long !) après le start. Après être partis groupés avec Fondjede et Maxime, un acolyte à lui, au fond de notre vague 4h30, on s'est perdus très vite…

Km 3. Nous sommes à hauteur de Kongens Have, le plus ancien des jardins royaux danois qui abrite Rosenborg Slot, le château où sont gardés les bijoux de la Couronne, sous la protection de militaires en armes. Les sirènes hurlent derrière nous, les voitures officielles défilent, les motards nous repoussent sur la droite, et très vite nous sommes rejoints et littéralement enrhumés par le peloton de tête, un petit groupe de coureurs des hauts plateaux et un Japonais, tous des poids plumes, à 20 km/h c’est toujours aussi impressionnant ! Ils boucleront en 2h10…

Une belle ambiance nous accompagnera pratiquement tout le long, le public danois est chaleureux (j'ai même vu des gens qui avaient sorti leur canapé pour profiter du spectacle !). Les postes de ravitaillement sont super organisés selon un plan établi répété à chaque fois, incluant des toilettes en sortie de zone, toutes les courses devraient faire ça, j'y ai laissé des minutes...)

C’est à la sortie du km 7,5 que je ferai une queue interminable pour une vidange, le type devant moi devait avoir bu 5 litres de bière avant le départ… pour perdre définitivement Fondjede.

 

Km 14. On longe Sortedams Sø, un des petits lac intérieurs qui séparent le centre historique des faubourgs, et qui me fait penser aux rives du fleuve qui l'on longera à Liège dimanche prochain… passage très sympa et bucolique, je fais de tête ma multiplication prédictive par 3, on est alors sur une base de 4h40…

 

Au 20ème km sur la grande avenue Norrevrogade traversante d’un quartier cosmopolite pas trop glamour (et où se situe notre hôtel) est placé un ravitaillement privatisé par Redbull. Arches colorées, hôtesses à la canette tendue, et ces milliers de gobelets qui jonchent le sol. Instantanément mes croc’s collent à la route ! Ce qui me confirme que je fais bien de ne jamais boire ce breuvage dont la composition fait peur ! 

En plein cœur de la ville le public est omniprésent, les applaudissements et vivas nous portent, ça tombe bien, mon niveau d'énergie est au plus bas, la crève nantaise pas encore guérie plombe mes pas… Le semi est passé en 2h20 bien sonnés… de longues lignes droites nous ramènent vers le centre historique. Le ciel se couvre peu à peu, conformément aux prévisions météo consultées ce matin…

Km 25, j’entends un brouhaha derrière moi, et les ballons des 4h40, un garçon et deux filles dont une en fort surpoids, tout à fait à l’aise, rigolant et animant le groupe, force mon respect, me déposent gentiment. Première entame sérieuse au moral ! Je relance et  tente de suivre leur rythme mais au bout de quelques centaines de mètres, je sens que poursuivre cet effort est un suicide… je commence à  lâcher l'affaire.

Km 28, juste avant de rentrer sur la majestueuse Radhuspladsen qui héberge l'hôtel de ville. Un chœur d’un cinquantaine de chanteurs et chanteuses inonde le quartier d’un son harmonieux et puissant. Je m'arrête pour faire l’andouille avec eux le temps d’une photo souvenir. Mon deuxième calcul prédictif m’amène alors à 4h50…

 

Et malheureusement la météo, clémente jusqu'au 30ème km, décide de se lâcher jusqu'à la fin de course avec de fortes averses et du vent, dans un paysage qui change puisqu'on va arriver en zone portuaire. Sur quelques km on va longer la rive, cinglés par la pluie et les rafales de vent, je commence à avoir froid… Je ne profiterai que peu des magnifiques bâtiments comme le Diamant noir (spectaculaire ouvrage à la facade de granit noir du Zimbabwe, extension de la bibliothèque royale) ou le BLOX, Centre d’architecture danoise aux parois de verre. Au km 33 un étonnant mur d’eau aux couleurs de Nike est proposé aux coureurs qui souhaitent passer sous la cascade. Je passe mon tour ! Trempé jusqu'aux os et trop rafraîchi, je m’accroche comme je peux mais le moral est bien entamé, le vent cingle et je n'hésite pas à aller m’abriter 30 secondes sous un porche…

Après être sortis des quartiers portuaires, nous repasserons aux mêmes endroits qu'en début de course, mais avec ce temps gris et pluvieux je verrai surtout mes croc’s et ma montre… Km 41, c’est la dernière ligne droite, je double tout un ensemble de fauteuils roulants que j’ai croisés tout au long de la course, une bonne dizaine d’équipages emportant des enfants handicapés ravis de participer ; une Team au grand coeur, qui s’est regroupée pour passer la finish line ensemble.

M'accrochant à un chrono rond (4h50), je limiterai finalement la casse avec un positive split de 10 min en courant mon km le plus rapide de la course. Hélène qui m’attendait 500 mètres avant l’arrivée sera aussi trempée que moi, et attrapera une bonne bronchite, ultime souvenir de cette escapade scandinave. On peut donc sans hésitation décréter que le filet de boeuf Angus XXL fut mérité ce soir ! 

 

Lundi

Pour boucler ce séjour touristico-sportif, nous ferons une dernière balade essentiellement en bus fluvial du sud au nord face à la Petite Sirène pour apprécier cette fois-ci tranquillement les quelques joyaux de l'architecture moderne danoise entrevus pendant la course, avec Operahus, l’Opéra Royal ou le Sorte Diamant. Quel plaisir d’admirer dans la lenteur, dans cette longue et lente glisse, assis au chaud ou sur le pont, en appréciant la tranquillité du canal en opposition à l’agitation du quartier de Nyhavn que le bus dessert;

Puis Christiana, le village hippie autogéré, nous fait faire un voyage dans les années 60-70, avec ses bâtiments tous peints de couleurs vives et tagués de fresques psychédéliques soignées, du vrai street art… C’est un petit havre de paix avec ses ruelles vaguement bitumées et la fameuse Pusher Street en cours de réfection totale suite à la décision radicale des habitants de fermer ce point de trafic de drogue devenu trop dangereux. Peace, love, petits joints (en vente tolérée) et poudre blanche…

 

Quelques heures plus tard nous étions dans notre avion de retour pour Bordeaux des images plein la tête, et avec des idées de prochains courts séjours touristico-sportifs en Etrangie…

 

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Invité
samedi 27 juillet 2024

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